"Cela semble toujours impossible jusqu'à ce qu'on le fasse." - Nelson Mandela

Premier policier noir de Montréal, Édouard Anglade rejoint les rangs en 1975 juste après avoir obtenu sa citoyenneté canadienne. Son parcours inspirant n'a pas manqué de défis. 

En effet, il a fait l'expérience de participer au service de sécurité des athlètes des Jeux Olympiques qui se sont déroulés à Montréal en 1976, avant d'être affecté comme agent double aux Narcotiques en 1977. Là, il aide au démantèlement de réseaux de trafiquants de drogues. Après quelques années aux enquêtes, il retourne aux opérations de patrouilles où il subit du harcèlement. Faisant suite à sa plainte à la Commission des relations professionnelles, il obtient gain de cause en juin 1988.

Sa vision du métier était de créer un lien de confiance avec les citoyens et de privilégier la prévention. Cela a lui valu quelques tensions au sein de ses équipes de travail qui priorisaient la répression surtout auprès des communautés noires.

Monsieur Anglade a  fait sa carrière de policier au service des citoyens de la Ville de Montréal et a eu l'opportunité de servir également sa patrie d'origine, l'Haïti, lors d'un séjour de deux ans dans le cadre des missions internationales canadiennes qui ont eu lieu en 1994. Il a été nommé Citoyen d’honneur de la Ville de Montréal en 1997, en plus d'être honoré deux fois par le Gouverneur général du Canada pour ses services distingués (1995 et 2003).

Décédé le 13 juin 2007, Édouard Anglade a  reçu un hommage posthume de l'Assemblée nationale du Québec. Il demeure un pionnier dans le cœur des policiers et policières issus de la communauté noire non seulement à Montréal, mais au Canada.

Jean-Ernest Célestin est policier depuis 1991. Il a travaillé plus de 26 ans au Service de police de la Ville de Montréal avant de poursuivre sa carrière au service de police de VIA Rail Canada en 2018. Leader mobilisateur et passionné, il est connu pour son art de tisser des liens avec la communauté. Grâce à son dynamisme et sa volonté d’atteindre des objectifs d’excellence, il a piloté plusieurs projets de sécurité publique dans des contextes exigeants.

Jean-Ernest a joint la Police de Montréal en ayant comme objectif d’explorer plusieurs avenues et avec l’intention de faire une différence. Il a œuvré dans divers domaines policiers, mais c’est au sein de la gendarmerie qu’il a accompli la plus grande partie de sa carrière. Dans ses réalisations, on compte entre autres la mise en place de la Vidéosurveillance, le dossier SPECTRE en matière de violence conjugale, le projet « Soccer - vision vers l’avenir » et la création de la Division de la sécurité et intégrité.

Premier et seul assistant-directeur issu de la communauté noire, il a représenté fièrement le SPVM lors de plusieurs événements protocolaires et à l’international en Haïti dans le cadre d’une mission de paix ayant pour mandat la mise en place d’une structure de police communautaire. 

C’est avec grand honneur que monsieur Célestin a reçu la médaille du Lieutenant-Gouverneur pour son implication communautaire, la médaille des Nations-Unies pour la mission de paix en Haïti ainsi que d'autres reconnaissances.

Le commandant retraité Mustaky Jean a toujours inspiré la relève à rejoindre les rangs de la Police de Montréal. Son histoire diffusée sur émission de télévision en 1999 a inspiré le choix de carrière de quelques jeunes recrues issues de la communauté noire.

Quelques années après ses débuts en 1993 au Poste de quartier 22 , il se fait remarquer pour ses aptitudes en enquête. Il commença ainsi sa longue carrière d’enquêteur. Il a gravi les échelons en passant entre autres par agent  d’intervention tactique, par enquêteur et sergent détective à la Division du crime organisé, puis lieutenant détective au Centre Opérationnel Ouest.

Après un séjour en Haïti avec l'équipe de policiers canadiens des missions internationales  à la suite du tremblement de terre de janvier 2010, il revient servir les Montréalais. En 2015, Mustaky est promu commandant. Il a évolué comme cadre de service et comme chef responsable des enquêtes criminelles au Centre opérationnel Sud. Il a également fait un passage à la Planification opérationnelle,  à l’Unité de lutte à l'anti-terrorisme ainsi qu'au Centre de traitement des appels et de l’information, communément appelé le 911. 

Mustaky ne s’est pas seulement distingué au niveau des enquêtes sur les groupes criminels les plus redoutables, il a aussi consacré des heures de bénévolat pour mentorer des patrouilleurs à devenir enquêteurs  en leur transmettant son savoir. Il a ainsi remarquablement combiné sa passion professionnelle et son altruisme en demeurant soucieux de la progression de ses pairs.

Le commandant Edvard Casséus a pris sa retraite en 2024 après quelques années à la Division des normes professionnelles où il a été reconnu pour sa rigueur au travail ainsi que pour sa capacité d'écoute et son empathie envers ses collègues.

En mai 1995,  il débarque au District 55 comme policier conventionnel après un diplôme en Génie civil. À la suite de sa permanence, il travaille d'abord dans des postes de quartier et à l'Intervention, avant de devenir agent senior. En 2005, il rejoint le monde des enquêtes  dans des centres opérationnels ainsi qu'à la Section Gang de rue. L'ex-commandant a aussi fait un passage aux enquêtes générales et au SAC communément appelé le 911 des enquêtes.

Faisant suite aux scandales impliquant des policiers du SPVM, la Division de sécurité et intégrité est créée en 2014.  Edvard y est affecté et s'occupe des demandes d'accréditation pour les employés et les partenaires de l'organisation. En 2022, cette unité change de nom pour Sécurité et probité organisationnelle. Il y obtient  une promotion  comme commandant détective. Cette étape est une véritable fierté pour lui.

En effet, une des phrases clés dans son texte de départ à la retraite était : " Quel plaisir et quelle fierté pour moi d’avoir, à nouveau, l’occasion de porter l’uniforme ! Parfois, on est tellement pris par nos tâches qu’on ne prend pas le temps de s’arrêter pour réaliser et apprécier la chance qu’on a de faire ce métier ".

C'est en 1994 que le parcours de l'ancien commandant Patrice Vilcéus commence. Durant sa carrière, il a été affecté dans plusieurs unités qui lui ont non seulement permis de gérer des projets variés, mais aussi d'acquérir une expérience diversifiée dans le domaine policier.

Patrouilleur, agent d'infiltration, sergent-détective et commandant sont les fonctions qu'il a occupées lors de ses 30 années de service aux citoyens de Ville de Montréal. Il est détenteur d'une maîtrise en administration publique et d'un certificat en cyberenquête. Enquêteur spécialisé de profession et humain au grand coeur, monsieur Vilcéus a toujours travaillé ou géré ses dossiers en étant pas seulement axé sur les résultats, mais aussi sur le bien-être de ses employés. Il s’est également investi dans le recrutement et dans la progression de policiers issus des minorités.

De plus, le commandant Vilcéus est reconnu pour sa lutte contre le racisme et les discriminations au sein de l'organisation. Ces enjeux l'ont conduit à mettre sur pied en 2004, la célébration du Mois de l’histoire des Noirs au sein du SPVM. En 2006, il a également organisé un hommage au feu Édouard Anglade qui a été le premier policier noir à travailler au Service. 

Il a été un fervent défenseur des valeurs d'équité, de diversité et d'inclusion ainsi que le porte-voix des victimes d'inégalité et d'ostracisme. Cela lui a valu d'être honoré comme lauréat de la Ville de Montréal durant Mois de l'histoire des noirs en 2024, d'être récipiendaire du Prix L'Héritage de l'Association of Black law enforcers (ABLE) et d'être lauréat de la Table Ronde du Mois de l'histoire des noirs en 2025.

Patrice a pris sa retraite, mais laisse une marque indélébile sur le coeur de ceux et celles qui l'ont côtoyé; tout particulièrement, les membres du RENA-SPVM puisqu'il est l'instigateur de la création de ce réseau d'entraide.

Le commandant Yannick Parent-Samuel commence sa carrière en 1996 comme policier au SPCUM, après avoir terminé des études en éducation physique. D'abord, patrouilleur au Poste 31 dans Côtes des Neiges, ensuite au PDQ 26,  il est nommé agent sénior en 2001 et muté au PDQ 40 dans Montréal-Nord en 2003. 

Puis, durant une dizaine d'années, il va développer son expertise au niveau des Enquêtes en travaillant comme sergent-détective sur des dossiers comme les abus physiques sur des enfants, les gangs de rue ainsi que les agressions sexuelles. C'est là qu'il découvre l'impact de la mission policière de cette unité et du même coup une certaine vocation. 

C'est en 2015 qu'il devient lieutenant-détective à la Section des agressions sexuelles et dirige une équipe d’enquêteurs dans le cadre d'un projet à Val-d’Or. Cette période a été un des moments phares de sa carrière puisqu'il est rare de voir un policier syndiqué, surtout issu de la diversité, gérer un dossier d'envergure politique et provinciale. En 2019, après une assignation d'un an à la prévention et sécurité urbaine, il revient comme lieutenant-détective aux agressions sexuelles. Et environ un an plus tard, il obtiendra sa promotion comme cadre. 

Après quatre ans à titre de commandant-détective au Service des Affaires internes, il a terminé son parcours au sein du SPVM en 2024 par un passage au module Équité Diversité Inclusion (EDI) qui vise à améliorer la qualité de vie des gens issus des diversités sur le milieu de travail. Le commandant a su y apporter une expérience riche par son esprit conciliant et ses conseils stratégiques. 

Actuellement, Yannick poursuit sa carrière d'enquêteur et continue de briller au sein du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) qui assure un traitement juste pour les policiers et la population.